FAQ

Voici les réponses aux questions les plus fréquentes sur le module de surveillance des SSI, la méthode, l’organisation et les aspects informatiques.

Si votre question n’est pas traitée par les FAQ, veuillez vous référer au guide de l’utilisateur et à la documentation de référence ou nous contacter par l’intermédiaire de la Hotline.

L’association Swissnoso travaille sur mandat officiel de l’Association nationale pour la qualité dans les hôpitaux et les cliniques (ANQ), avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), de la Société suisse d’hygiène hospitalière (SSHH) et de la Société suisse d’infectiologie (SSI).

Il existe des programmes de surveillance similaires en Europe : HELICS (Europe), KISS (Allemagne), RAISIN (France), PREZIES (Hollande). En Suisse, il n’y a pas d’autre programme.

Il s’agit d’une méthode prospective de suivi des patients opérés dans le but de détecter et diagnostiquer les infections selon une méthode validée et basée sur des critères cliniques internationaux.

La méthode développée par Swissnoso se base sur des recommandations et des expériences internationales, et notamment sur le système américain CDC's National Healthcare Safety Network (NHSN).

Il s’agit d’une infection qui survient au niveau de l’incision, des cavités ou des organes opérés dans les 30 jours qui suivent l’intervention chirurgicale. En cas d’implantation d’un corps étranger (par ex. une prothèse orthopédique, une valve cardiaque, une prothèse discale), la période d’observation est de 12 mois. On distingue trois catégories d’infections selon la profondeur de l’atteinte:

  • Les infections superficielles de l'incision limitées à la peau et au tissu sous-cutané
  • Les infections profondes de l'incision qui touchent des tissus tels que par exemple la musculature de la paroi abdominale
  • Les infections d'organes ou d’espaces qui se manifestent au niveau des viscères ou des cavités.

Des critères précis et assez faciles à appliquer permettent de poser le diagnostic d’infection de manière standardisée, à des fins épidémiologiques (et non pas cliniques). Ils s’inspirent des critères internationalement reconnus du Center for Disease Control and Prevention (CDC), Atlanta.

Les personnes en charge de la surveillance sont des professionnels des soins infirmiers, si possible titulaires d’une formation en prévention et contrôle des infections. Celles-ci ne doivent pas être rattachées au département de chirurgie ou au bloc opératoire. Le personnel administratif ne convient pas, sauf et uniquement pour la saisie des données sur la Plateforme Swissnoso.

Le module comprend actuellement les procédures de chirurgie viscérale, gynéco-obstétrique, bariatrique, orthopédique, cardiaque et du rachis suivantes :

  • Appendicectomies
  • Cholécystectomies (ablation de la vésicule biliaire)
  • Chirurgie du côlon
  • Chirurgie du rectum
  • Cures de hernies
  • Césarienne
  • Hystérectomies (ablation de l’utérus)
  • Bypass gastrique
  • Prothèses de hanche et de genou
  • Opérations du cœur, notamment valvuloplastie et pontages coronaires
  • Laminectomies (cures de hernies discales)
  • Arthrodèse de vertèbres (fixation de vertèbres)

Les hôpitaux ou les cliniques s’engagent à surveiller au moins trois procédures chirurgicales différentes sélectionnées dans le catalogue des interventions proposées. Il est préférable de choisir des opérations effectuées au moins 30 fois par année, mais il est également possible d’inclure des interventions moins souvent pratiquées.

  • La surveillance de la chirurgie du côlon est obligatoire dans les hôpitaux qui pratiquent ces interventions.
  • En plus des trois types d’intervention choisis, l’ANQ exige la surveillance des infections après appendicectomie chez les enfants et les adolescents de moins de 16 ans.

L’établissement peut décider de surveiller un autre type d’intervention au début de chaque période d’observation de 12 mois. Celle-ci commence en octobre et dure jusqu’en septembre de l’année suivante.

Tous les patients qui subissent l’une des interventions choisies sont inclus dans la surveillance. Une interruption durant les vacances de la personne en charge, une inclusion partielle ou alternée ne sont pas autorisées. L'ANQ exige une inclusion exhaustive.

Les patients doivent être informés lors de leur admission qu’ils seront peut-être inclus dans un programme de surveillance de la qualité et qu’ils recevront le cas échéant un appel téléphonique de la part du personnel soignant après leur sortie. Ils devraient avoir la possibilité de refuser à participer à cette surveillance. Swissnoso met à disposition des lettres type d’information. La responsabilité d’informer incombe toutefois à l’établissement. 

L’inclusion se base sur le programme opératoire et des urgences. Toute autre manière de procéder doit faire l’objet d’une évaluation afin de s’assurer de l’absence de biais de sélection. Le contrôle de l’inclusion des cas s’effectue à l’aide du rapport opératoire, en tenant compte des critères d’exclusion ou des spécificités présentés dans le document No 16.
Les documents no 10-15 comprenant la description des interventions et les codes de la Classification Suisse des Interventions Chirurgicales (CHOP) constituent une aide supplémentaire à la décision et à la classification.

Les caractéristiques des patients, des interventions et des infections sont recensées dans un questionnaire selon une méthode standard et saisis dans une base de données en ligne disponible sur la plateforme Swissnoso.

  • L’évolution clinique du séjour hospitalier est surveillée activement et systématiquement selon une revue détaillée de la documentation médicale à la recherche de signes infectieux.
  • L’évolution clinique après la sortie est surveillée activement et systématiquement à l’aide d’un entretien téléphonique standardisé.
  • La durée d’observation est de 30 jours ou 12 mois en cas d’intervention avec implantation d’un corps étranger.

Cette méthode standardisée est expliquée aux personnes en charge de la surveillance dans le cadre du cours d’introduction obligatoire. Le guide de l’utilisateur de Swissnoso présente les processus de la surveillance et la documentation de référence.

Prendre contact si possible avec le médecin traitant et demander des informations complémentaires sur les signes cliniques locaux, le traitement instauré et le diagnostic (critère C).

L’entretien téléphonique standardisé doit être effectué même si une infection incisionnelle superficielle ou profonde a déjà été diagnostiquée à l’hôpital car celle-ci a pu s’aggraver après la sortie ou nécessiter une réadmission dans un autre établissement.

En cas d’hospitalisation d’un patient dans un autre établissement, il faut obtenir des informations supplémentaires auprès de l’équipe chargée de l’hygiène hospitalière dans l’établissement concerné.

Il se base sur les critères internationaux CDC. Afin de faciliter leur utilisation, le guide de l’utilisateur contient une présentation de ces critères sous forme de tableaux. Cela garantit aussi une marche à suivre standardisée pour le diagnostic. Les cas d’infection doivent être systématiquement discutés et validés par un médecin superviseur indépendant et sans lien avec le service de chirurgie. Les cas infectés doivent être documentés à l’aide des éléments cliniques qui ont conduit au diagnostic d’infection et à l’utilisation des critères CDC.

  •  Plus de 50 % des infections du site chirurgical surviennent après la sortie de l’hôpital.
  • Les séjours hospitaliers sont de plus en plus courts. À l’exception des infections d’organe/espace, la probabilité de détecter une infection déjà à l’hôpital est faible.
  • Certaines infections, notamment les infections de prothèse, surviennent plusieurs mois après l’opération et ne seraient pas identifiées sans un suivi après la sortie, particulièrement si le patient a été réopéré dans un autre établissement ou si  en l’absence de réopération,  le traitement est dispensé à l’extérieur de l’hôpital.
  • Certaines interventions chirurgicales (par exemple les cures de hernies) se pratiquent en ambulatoire.
  • L’absence de suivi après la sortie de l’hôpital conduit à sous-estimer les taux d’infection.

Swissnoso transmet chaque année des rapports individualisés présentant les résultats ajustés au case mix et permettant une comparaison anonyme avec les autres institutions (benchmarking). Ces rapports détaillés fournissent des informations supplémentaires sur les caractéristiques des patients et les facteurs associés aux SSI. Ils aident en outre à identifier les possibilités d’amélioration. En février de chaque année, ces rapports peuvent être téléchargés sur la plateforme Swissnoso au moyen d’un accès protégé par un mot de passe.

Les dossiers doivent être archivés sous forme papier ou électronique pendant cinq ans pour qu’il soit possible de les examiner lors des visites de validation.

Swissnoso organise quatre formations théoriques et pratiques par année. Celles-ci ont lieu à Zurich (en allemand) et à Sion (en français), au printemps et en automne de chaque année. La participation est obligatoire pour toutes les personnes impliquées dans la surveillance, y compris les médecins superviseurs.
L’inscription se fait par le biais du site de Swissnoso. La participation est gratuite.

Les cours servent à introduire et à enseigner la méthode de surveillance standardisée développée par Swissnoso :

  • Sensibilisation à des notions d’épidémiologie
  • Application de la méthode
  • Exercices sur des cas cliniques
  • Utilisation des critères de diagnostic internationaux
  • Présentation des documents de référence
  • Démonstration de la base de données en ligne
  • Discussion des questions liées à l’organisation pratique sur le terrain

Chaque établissement s’engage à allouer les ressources internes nécessaires :

  • Mise à disposition du personnel soignant compétent, si possible formé en prévention des infections et en hygiène hospitalière. Afin de garantir leur autonomie, ces personnes ne doivent pas être rattachées au département de chirurgie ou au bloc opératoire. Elles doivent obtenir un taux d’activité suffisant, estimé à 0.30-0.50 EPT (équivalent plein temps) pour 1'000 cas inclus par année. Le temps nécessaire dépend de la présence d’un système de gestion électronique du dossier médical et de l’accessibilité à la documentation médicale. Ce critère doit être pris en compte.
  • Désignation d’un médecin superviseur indépendant et sans lien avec le service de chirurgie ; idéalement un spécialiste en médecine interne ou en infectiologie. Le temps de supervision est estimé à une ou deux heures par mois. Il dépend du nombre et type d’interventions surveillées.

La plateforme Swissnoso (MEMdoc) est une application basée sur le web. Elle fonctionne sur PC avec browser Internet Explorer 8+ ou Firefox, sur MAC avec Safari.

Les données démographiques, ainsi que celles liées à l’opération, à l’évolution clinique et aux renseignements obtenus à l’aide de l’entretien téléphonique, sont collectées à l’aide d’un formulaire (CRF) puis saisis sur la plateforme sécurisée Swissnoso. L’utilisation du formulaire papier n’est pas obligatoire. La saisie peut également se faire directement en ligne. Dans ce cas, l’établissement doit mettre en place un système qui garantit le rattachement du cas à son numéro de CRF (par exemple une liste Excel). Lorsque toutes les données ont été saisies et sauvegardées, le cas doit être verrouillé.  

On estime qu’il faut 0.5 EPT (équivalent plein temps) pour traiter 1’000 cas inclus par année. Le temps nécessaire dépend de facteurs tels que l’organisation interne, la présence d’un système de gestion électronique du dossier médical  et l’accessibilité à la documentation médicale.

L’accès à la base de données en ligne s’obtient en s’enregistrant comme nouvel utilisateur directement sur la plateforme. Votre accès est ensuite rapidement validé. Le profil « Opérateur de saisie de données » permet d’entrer les données de la surveillance. Le profil « Administrateur de l’établissement» permet d’utiliser d’autres outils pour générer des statistiques en ligne et télécharger ses propres données.

Un évaluateur expérimenté de Swissnoso réalise les audits sur place. La date est préalablement fixée et les modalités pratiques définies d’entente avec l’établissement. La visite dure une journée entière et nécessite la présence des personnes en charge de la surveillance. Premièrement, la qualité des processus de surveillance est appréciée à l’aide d’un questionnaire standardisé évaluant la méthode d’inclusion des cas, la qualité et l’exhaustivité du suivi durant  le séjour à l’hôpital et après la sortie, ainsi que la méthode de diagnostic des infections. Quinze dossiers de patients sélectionnés au hasard sont ensuite étudiés en détail. La qualité des processus de surveillance et des résultats est jugée à l’aide d’une échelle allant de 0 (très insuffisant) à 50 (excellent). Un rapport détaillé est remis à l’établissement avec les améliorations nécessaires à implémenter et des recommandations.

Le collaborateur de Swissnoso a besoin d’un accès à toute la documentation médico-infirmière sous forme papier ou électronique. Si la documentation requise est partiellement ou entièrement disponible sous forme papier, les cas doivent être préparés à l’avance sur la base des numéros de CRF préalablement communiqués. La présence de la personne en charge de la surveillance dans l’établissement est requise pendant toute la journée de visite.